Nicotinothérapie, soin par nicotine, mythe ou réalité ?
C’est un témoignage paru dans Libé il y a quelques jours ; il nous permet d’ailleurs d’apprendre un nouveau mot : nicotinothérapie. Si vous décomposez le mot, vous comprendrez en gros de quoi il s’agit : des soins par la nicotine. Mais ça n’a rien à voir avec la cigarette électronique. Il s’agit d’une idée qui commence à faire son chemin selon laquelle la nicotine pourrait être efficace contre la maladie de Parkinson.
« Une idée qui commence à faire son chemin », en termes médicaux, on aura des résultats dans quelques décennies… A moins que…
Dans l’article, on prend l’exemple d’une bayonnaise qui est patchée depuis des mois et qui croit dur comme fer que l’amélioration de son état (d’après ce que l’on comprend, la maladie régresserait même : « … le bonheur de me retrouver telle que j’étais avant ») est provoquée par une forte dose de nicotine.
On comprend évidemment qu’une patiente, c’est un peu court pour tirer des généralités et c’est bien là le problème. Les chercheurs de l’hôpital Mondor aimeraient exploiter cet axe de travail mais beaucoup de choses viennent compliquer les recherches.
Personnellement, je ne sais absolument pas si oui ou non la nicotine peut avoir un effet contre les maladies neuro-dégénératives. Mais on entend tout de même suffisamment de choses qui vont dans ce sens pour que l’on puisse s’intéresser au sujet sans que ça ne soit tabou. Je ne comprends même pas que l’on ne compare pas la population des fumeurs, celle des non-fumeurs, celle des vapoteurs sur le sujet des personnes atteintes de Parkinson, d’Alzheimer et de sclérose en plaques, les maux du siècle à venir. Est-ce que c’est très complexe à mettre en place ? En tout cas, ça a le mérite d’être étudié en enlevant son côté tabou à la nicotine qui, rappelons-le une fois de plus, ne donne pas de cancer.

Mais quand on voit les levées de bouclier quand il s’agit d’évoquer la consommation de cannabis à usage thérapeutique (le mot important dans ce concept est évidemment thérapeutique mais on a l’impression que certains font un blocage sur le mot cannabis), on se dit que les malades ont largement le temps de souffrir avant même d’envisager la moindre étude scientifique sérieuse.
Léo de Urlevan