Deux théories s’affrontent pour expliquer le contrôle de température. La première, c’est que Gandalf a été engagé par les grands constructeurs de matériel de cigarette électronique pour enchanter clearomiseur et box afin de déterminer à quel moment une résistance devenue trop chaude va provoquer un dry hit, aussi appelé par Gandalf effet Saroumane (le goût de cramé que l’on peut avoir est en réalité un goût de sueur d’orques mais peu de personnes le savent). C’est la théorie la plus plausible et celle que je préfère.

Par acquis de conscience, je suis allé demander son avis à Greg, le sympathique vendeur de Kitclope Hauteville. D’après lui, c’est beaucoup moins magique qu’il n’y paraît et ça se base sur une variation de température de la résistance. Tant qu’il n’y a pas de vrai thermomètre au sein de votre résistance, on utilisera des fils résistifs en titane ou nickel. Ces deux métaux n’ont pas été pris au hasard, ils ont une courbe de chauffe bien plus régulière que le kanthal par exemple. En réalité, c’est une extrapolation de la température plus qu’une mesure. Mais ça fonctionne parfaitement et c’est tout à fait précis.

Concrètement, comme son nom l’indique, le contrôle de température va permettre au clearomiseur de ne pas s’emballer en grillant la résistance en moins de deux à cause d’un réglage malheureux.  L’utilisateur va éviter de se brûler et évidemment d’aspirer des molécules indésirables, formaldéhyde en tête. Mais un petit retour en arrière s’impose.

On se souvient des études ridicules parues il y a environ six mois. On avait l’étude japonaise et celle de Portland. En gros, on apprenait qu’à la suite de tests sur des machines à fumer, on avait noté une quantité importante de formaldéhyde. En cherchant parmi le peu de données chiffrées fournies dans ces études, le voltage utilisé était particulièrement important. Un tel réglage avait pour effet immédiat le cramage des résistances. Qui dit résistance cramée dit goût de brûlé et horreur à vaper. Personne ne vape dans cette situation. Malheureusement, la machine à vaper ne va pas dire au scientifique qui réalise une étude : « stoooop, c’est dégueux » ; elle va gentiment pomper, accomplir sagement son devoir. Au final, tout ce qu’ont réussi à prouver les membres de ces études, c’est qu’en laissant un steak sur un barbecue allumé, il se carbonise ; la portée scientifique n’allait pas au-delà de ça. Puis il y a eu un crescendo des gros titres dans les médias : « on a trouvé du formaldéhyde », « un composant cancérogène dans les e-cigarettes », « l’e-cigarette plus dangereuse que la cigarette » etc. Du bullshitage en règle.

La meilleure réponse que pouvait apporter l’industrie de la vape à ces études, en plus de les démolir point par point, c’était de créer une option qui bloquerait autant que possible des dégâts prématurés sur la résistance en limitant la chauffe et les dry hits. Et donc les émissions de formaldéhyde. C’est ça le contrôle de température : une barrière supplémentaire pour une vape sécurisée.

Mais je me suis toujours demandé jusqu’à quel point tout ceci fonctionnait. Comme nous l’avons vu, le contrôle de température fonctionne par extrapolation du comportement des métaux comme le niquel ou le titane. Mais quid du moment où le réservoir est vide ? Les formules pourraient rester exactes, la température calculée sur la valeur de la résistance, le nombre de watts. Mais que se passe-t-il si le coton n’est plus assez imbibé si l’utilisateur a fait un petit oubli de remplissage ; là, évidemment, on peut avoir le meilleur matériel du monde, les meilleures puces de contrôle de température, tout devrait volet en éclat. En bien pas du tout : lorsqu’il n’y a plus de liquide, la box n’envoie plus rien. Je pense que c’est Gandalf qui a envoyé des mini hobbits au cœur même du clearomiseur pour checker en permanence que la résistance baigne dans un e-liquide. C’est vraiment bien fichu de A à Z.

Les conférences Apple ont un peu galvaudé le terme « révolution ». Le contrôle de température, pourvu qu’il se démocratise le plus vite possible, en est une. C’est la tranquillité, la sécurité, la sérénité, le gilet pare-balles absolu contre les dry-hits. Mais aussi un argument contre ces études à l’emporte-pièce dans lesquelles on met en évidence la présence de formaldéhyde. Avec ces nouveaux systèmes, il sera possible de demander des spécifications précises sur les conditions de réalisation des tests. D’ailleurs il serait peut-être temps de se poser une question légitime : les machines à fumer sont-elles tout à fait adaptées à la cigarette électronique ? Quand on commence à regarder tout ce qu’il est possible de régler sur une e-cig, l’air-flow, la puissance, la résistance, maintenant la température mais aussi la durée de son aspiration, on peut légitimement exiger qu’un ingénieur nous ponde une machine à vaper digne de ce nom.

Léo de Urlevan

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