Fake News : Le mensonge par omission.

Omettre des informations par manque de recherches et de clarté c’est déjà mentir. Le faire pour appâter le chaland, quand on est journaliste, c’est encore nettement moins tolérable.

Le monde de la cigarette électronique est depuis maintenant plusieurs jours injustement critiqué, conspué même, oserions-nous dire, par bon nombre de médias de masse qui se font le relai de certaines actualités liées à la cigarette électronique.
Ces articles alarmants partent tous du même phénomène, qui aurait pu tenir en une phrase simple :
« Plusieurs centaines d’adolescents américains ont été admis à l’hôpital, et l’un d’entre eux est malheureusement décédé, après avoir consommé des drogues achetées au marché noir et ne répondant à aucune norme sanitaire, à l’aide d’une cigarette électronique. »

Tout aurait pu être simple.
Or, de nos jours, l’information n’est plus ce qu’elle était : elle est devenue gratuite. Les sites internet de certains médias dits d’information se doivent donc de produire toujours plus d’articles pour attirer le lecteur, et « faire du clic », laissant de coté l’exigence de qualité intrinsèquement liée aux métiers de l’information : vérifier ses sources, analyser les infos avant de retransmettre, proposer au lecteur une analyse de la situation.

Les véritables origines des polémiques:

Le contexte de toute cette polémique, c’est à la fois l’apparition et le développement de l’industrie de la cigarette électronique, et, en parallèle, la légalisation du cannabis aux États-Unis pour un usage médical et/ou récréatif. On peut donc en trouver sous forme de e-liquide.
La hausse des ventes de ces e-liquides s’est accompagnée d’une hausse des contrefaçons. Ces derniers peuvent contenir des cannabinoïdes de synthèse, des traces de fongicides, des acétates de vitamines etc.
La vape aujourd’hui est devenue un vaste phénomène : tout le monde la voit, beaucoup en parle, même les non-fumeurs s’emparent de la problématique sensible de la lutte contre le tabac. L’occasion est trop belle de « faire les gros titres » sur un sujet qui passionne. Qu’importe s’il faut, pour aller vite, relayer sans comprendre, quitte à contredire des vérités scientifiques établies. Écrire des titres accrocheurs et accusateurs qui suscitent la peur pour inciter les lecteur à lire leurs articles, ou plutôt à cliquer dessus.

On sait que la lecture des articles sur le web s’arrête bien souvent aux gros titres, aux informations à la une, aux sous-titres et chapeaux. Parfois on parcourt l’article, et, bien trop rarement, on va plus loin pour croiser les informations. Les rédacteurs connaissent ce phénomène et comptent dessus. Donc les gros titres deviennent ce qu’on voit partout : alarmants et fallacieux.
La lecture d’un titre d’article de ce type amène à penser que l’utilisation de la cigarette électronique cause la mort, et pourtant la vérité est ailleurs.
La mort de ces jeunes américains a été causée par la consommation de liquides au cannabis, achetés au marché noir, et élaborés dans des laboratoires clandestins. Produit qui a ensuite été consommé avec une cigarette électronique détournée de son usage normal.
Dans ces liquides, les fabricants peu scrupuleux ont utilisé de l’acétate de vitamine E, un composé huileux peu coûteux, ayant la particularité de fluidifier les liquides, bien que n’étant pas sensé être chauffé. C’est cette huile qui est responsable des problèmes de santé de ces jeunes américains, en recherche d’ivresse. Le coupable pointé du doigt par certain média n’est pas le bon.

Le problème avec cette pratique ce sont les raccourcis, et surtout les interprétations de ces raccourcis, par les lecteurs.
En effet, la qualité relative des informations que nous consommons, c’est un problème. Mais dans ce cas précis, le gros soucis c’est que cette légèreté de traitement, pour ne pas dire ce manque de sérieux journalistique risque de peser sur la santé publique en décourageant les bonnes résolutions des fumeurs qui envisagent d’opter pour une alternative moins nocive en passant à la vape.

La cigarette électronique sert à aider les fumeurs à se débarrasser du tabac. C’est une solution de réduction des risques, et rien d’autre. Les e-liquides faits pour y être consommés doivent répondre à des normes sanitaires. Les entreprises françaises du secteur sont d’ailleurs parmi les premières à en avoir développé, et les réglementations européennes sont assez strictes sur ce que peuvent et ne peuvent pas contenir des e-liquides conformes.

CIGARETTE ELECTRONIQUE

La cigarette électronique mise hors de cause:

Heureusement, depuis quelques jours certains médias lève le voile sur cette confusion et ces fake news, comme RTL, qui fait appel au témoignage du pneumologue et tabacologue Gérard Mathern.

Voir aussi l’article du Point qui fait intervenir le professeur Gérard Dubois sur le sujet et appel à ne pas se tromper d’ennemi: 

Aucun décès recensé lié à la cigarette électronique:

Rappelons, parce que c’est vrai, qu’il n’y a aucun décès recensé lié à la cigarette électronique, lorsqu’elle est utilisée normalement, avec des liquides conformes aux normes de qualité. En revanche, on sait que la cigarette traditionnelle tue un fumeur sur deux.
Et n’oublions pas que la cigarette électronique aide des millions de fumeur à se sevrer de la cigarette. Alors pourquoi chercher à discréditer un outil qui a permis à des millions de personnes dans le monde d’arrêter la cigarette et d’améliorer sa santé ?

Nous pensons que c’est important que ce message soit véhiculé aussi. C’est pour ça que nous voulions écrire cet article. Pour que, vapoteur ou non, ceux qui le souhaitent puissent trouver des arguments solides pour prendre la parole dans ce débat, qui concerne avant tout la santé des fumeurs et ex-fumeurs autour de nous.

 

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