Double dose de lobbying à l’Assemblée
On dit qu’on a les hommes politiques qu’on mérite. A ce point, je ne sais pas. J’ai l’impression que les lobbyings qui les approchent sont bien plus efficaces qu’eux. Même s’ils sont pointés du doigt, le lobbying arrive souvent à des résultats. Les politiques…
En ce moment, ça discute du projet de loi des finances de 2015. Ça discute gros sous donc, dans tous les domaines. Manne régulière de pognon, les taxes sur le tabac apportent un peu d’argent de poche à l’état et c’est bien naturel. Sauf pour deux députés qui expliquent qu’il faut optimiser les recettes fiscales. Je dois vous avouer que la lecture des amendements, non seulement ce n’est pas de la grande littérature mais c’est surtout très obscur. Mais le JDD nous explique en substance ce que ça veut dire. Une perte de 120 millions pour l’état. Bon, jusque là, rien de surprenant, un ou deux députés qui jettent du fric par les fenêtres, on a déjà vu ça.
Mais dans cette histoire qui concerne le centriste Courson et le PS Dumont, il y a quelque chose de vraiment très drôle. Les textes de leurs amendements respectifs, ici et là, sont basés sur la même architecture. On retrouve même des morceaux de phrases entières dans les deux textes. Normalement, quand une maitresse d’école s’aperçoit de ça, elle cherche à savoir qui a copié sur l’autre. Là, il ya fort à parier qu’il s’agisse d’autre chose. Dans ces cas là, on peut toujours se demander à qui profite le crime. Pas aux deux députés qui font preuve d’un style incroyablement pompeux et d’un gros bonnet d’âne pour faire perdre 120 millions au pays.
Il faudrait peut-être s’intéresser aux personnes qui gravitent autour des députés, notamment des lobbys. En gros, les députés n’ont pas – comme tout le monde – une bonne conscience qui leur parle à l’oreille gauche et une mauvaise à l’oreille droite, mais un lobbyiste sur chaque épaule. Et ceux de Philip Morris sont particulièrement efficaces pour se faire une place au niveau des clavicules. Leur souffle chaud se répand dans les cous de nos députés, c’est torride. Les deux députés ont du avoir une sorte de document préparatoire qu’ils ont décliné à leur sauce. Mais visiblement, pas assez. En gros, ça s’est vu et ils se sont fait gauler. C’est particulièrement dommage pour quelqu’un si soucieux des deniers de l’état comme Charles de Courson qui était particulièrement actif – à juste titre – dans l’affaire de l’arbitrage Tapie.
On croit cependant rêver. On découvre dans cette histoire que certains députés ne sont pas autonomes au point de se faire livrer des amendements clé en main par des lobbys.
Loin de moi l’idée de crier au loup un « Tous pourris », c’est vraiment pas le genre de la maison. C’est avec des politiques que l’industrie du tabac pourra crever, avec des associations de santé, des communautés…
Quand je pense que de temps en temps, on me parle du lobby de la vape ! Je ne crois pas qu’un quelconque vapoteur ait jamais murmuré à l’oreille des députés.